À la mémoire de Ian Manners : Un titulaire de chaire de recherche Canada 150 lègue un précieux héritage à l’University of Victoria et au-delà

À la mémoire de Ian Manners

Un titulaire de chaire de recherche Canada 150 lègue un précieux héritage à l’University of Victoria et au-delà


Date de publications : | Chaires de recherche Canada 150

Ian Manners dans la forêt | © University of Victoria

Lorsque Ian Manners, chimiste de renommée mondiale, a accepté une chaire de recherche Canada 150 à l’University of Victoria en 2018, il a déclenché une réaction en chaîne.

« Ian était prolifique, souligne Étienne LaPierre, qui s’est joint au groupe de M. Manners à titre de chercheur postdoctoral. Il avait la créativité, la motivation et l’ingéniosité pour accomplir des choses impressionnantes, et a ainsi établi une nouvelle norme. Je crois que son legs durera à l’université. »

Malheureusement, Ian Manners est décédé d’un cancer en décembre 2023. Il manque profondément à sa famille, à ses amis et aux personnes avec lesquelles il a travaillé dans le monde entier. Après sa mort, un symposium commémoratif organisé à Victoria a attiré des intervenantes et intervenants d’aussi loin que le Royaume-Uni, l’Australie, la Chine et le Japon. Elles et ils ont loué ses connaissances exceptionnelles, ses compétences en matière de résolution de problèmes et le rôle de mentor qu’il a joué dans l’orientation de carrière de centaines d’étudiantes et étudiants. Son nom figure sur quelque 800 articles publiés dans des revues scientifiques, 12 brevets et quatre ouvrages. C’est l’un des chimistes inorganiciens les plus souvent cités dans le monde.

« Son attitude positive, sa passion et son enthousiasme pour la science étaient vraiment contagieux », déclare Ali Nazemi, qui a étudié sous la direction de M. Manners et qui est aujourd’hui professeur de chimie à l’Université du Québec à Montréal.

L’University of Victoria a réalisé un véritable coup de maître en recrutant M. Manners, qui provenait de l’University of Bristol, au Royaume-Uni. Ce recrutement a été rendu possible par le Programme des chaires de recherche Canada 150, qui représentait un investissement fédéral unique de 117,6 millions de dollars pour permettre aux universités canadiennes d’attirer des universitaires, des chercheuses et des chercheurs de premier plan, basés à l’étranger, dans le cadre de la célébration du 150e anniversaire du pays en 2017.

Ian Manners était titulaire de la Chaire de recherche Canada 150 en science des matériaux, un domaine d’étude qui vise à améliorer la performance des matériaux existants et à en développer de nouveaux pour une série d’applications. Sa réputation dans ce domaine remonte à plusieurs dizaines d’années. En 1990, il est entré au Département de chimie de l’University of Toronto, puis il a été nommé l’un des premiers titulaires de chaire de recherche du Canada de niveau 1 en 2001. Plus tard, de retour à l’University of Bristol dans son pays natal, il a fabriqué avec son équipe de recherche des nanoparticules que personne d’autre ne pouvait fabriquer et a réalisé, avec des collaboratrices et collaborateurs, une découverte qui a changé la donne : certains matériaux à base de polymères peuvent être amenés à « croître ».

À l’University of Victoria, M. Manners a dirigé le tout nouveau Laboratory for Synthetic Self-Assembled Materials, en constituant une équipe de 30 personnes.

« Après le Brexit, il estimait que le Canada était un meilleur endroit pour créer un groupe de recherche multiculturel et diversifié, explique Diego Garcia Hernandez, qui a obtenu son doctorat sous la direction du chercheur. Rassembler un groupe de personnes intelligentes et internationales est une chose dont il a toujours été fier. »

En tant que titulaire de chaire de recherche Canada 150, M. Manners s’est intéressé aux nouvelles applications des matériaux synthétiques. Les travaux qu’il a menés ont des implications aussi vastes que le développement du stockage de l’hydrogène, du stockage de l’information, de la nanoélectronique et de la médecine.

« Il a publié des articles portant sur l’application des nanoparticules dans l’administration de médicaments et les activités antibactériennes, ainsi que sur des applications énergétiques telles que la façon dont ces fibres peuvent conduire la charge et l’énergie, explique M. LaPierre. Il est passé des principes fondamentaux aux applications en les exploitant réellement. »

Il a joué un rôle de mentor tout aussi important. Plus de 55 des chercheuses et chercheurs avec qui il a travaillé ont embrassé une carrière scientifique de premier plan. Citons en exemple les chimistes Mark MacLaughlin et Derek Gates de l’University of British Columbia.

« Ils revenaient toujours vers M. Manners pour demander conseil, et moi aussi d’ailleurs », se souvient Daniel Foucher, qui a été le premier étudiant de doctorat du chercheur et est aujourd’hui professeur de chimie à la Toronto Metropolitan University. M. Manners examinait nos propositions et nous donnait de la rétroaction. Il essayait vraiment de nous aider à nous améliorer. C’est ce qu’il a toujours fait avec ses étudiantes et étudiants. C’est sans doute ce qui nous a le plus influencés. »

Depuis le décès de Ian Manners, les étudiantes et étudiants du Groupe Manners poursuivent leur carrière en chimie aidés par la communauté qu’il a créée – une communauté composée de professeures et professeurs de l’University of Victoria, d’anciennes étudiantes et anciens étudiants aujourd’hui devenus professeures et professeurs ainsi que de chercheuses et chercheurs travaillant à l’échelle internationale. Ce groupe comprend Deborah O’Hanlon Manners, épouse de M. Manners et scientifique qui a longtemps joué un rôle clé dans la gestion du laboratoire en tant que secrétaire et coordinatrice de recherche.

« Nous avons encore de formidables mentors qui nous encadrent, notamment en lisant nos articles et en écoutant nos présentations, souligne Hayley Parkin, étudiante à l’University of Victoria qui, l’été dernier, a soutenu sa thèse avec succès et obtenu son diplôme de doctorat. Nous bénéficions d’un réel soutien », conclut-elle.


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